Hobbes n'est évidemment pas un penseur libéral. Poser la question de son libéralisme n'aurait tout simplement pas de sens. En revanche, il y a un bon nombre d'aspects de sa pensée dans lesquels la tradition libérale s'est reconnue : la théorie des droits individuels inaliénables, le calcul de l'intérêt repris dans la figure de l'homme économique, la remise en cause de la justice distributive réduite à la justice de l'arbitre et de la justice commutative pensée sans égalité de valeur, la subjectivation de la valeur et sa détermination par le prix, la définition négative de la liberté, etc. En revanche, d'autres aspects de sa pensée contestent foncièrement le libéralisme : la notion du politique, la théorie de la souveraineté absolue, les droits du souverain auxquels répondent les devoirs des sujets, etc. Mais on ne peut en rester à cette juxtaposition des aspects libéraux et des aspects antilibéraux de la pensée de Hobbes. D'abord parce qu'elle relève d'une lecture anachronique et d'autre part parce que ces deux dimensions sont liées chez lui. Il convenait donc de revenir à Hobbes lui-même pour montrer comment les aspects de sa pensée qui seront h repris un siècle plus tard par le libéralisme sont réalisés dans le cadre d'une élaboration conceptuelle totalement indépendante de lui. Tel est l'enjeu de ce volume.
Dettagli libro
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Editore
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Testo originale
Sì -
Lingua
Francese -
Data di pubblicazione
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Numero di pagine
160 -
Collana
Sull'autore
Yves Charles Zarka
Yves Charles Zarka est philosophe, professeur à la Sorbonne, Université Paris Descartes, où il dirige l’équipe PHILéPOL qui se consacre à l’étude des mutations des sociétés contemporaines. Il est directeur de la revue Cités (PUF). Il a récemment publié L’inappropriabilité de la Terre (2013), Refonder le cosmopolitisme (2014), Philosophie et politique à l’âge classique (2015), Métamorphoses du monstre politique (2016) et Traité de la coexistence dans un monde déchiré (2016).